La foi. Tobias avait toujours eu la foi. Non pas celle qui consistait à ne croire en un seul dieu, mais plutôt celle qui permettait d’avancer, qui permettait de penser avec une certitude presque palpable que le meilleur restait à venir, et qu’il ne fallait jamais désespérer. Il ne priait pas, mais se contentait tout simplement de croire, et de se battre.
Si il se trouvait à proximité de l’église ce soir là? Inexplicable. La chaleur qui pesait sur leurs épaules était pesante, voire même insupportable, et l’église, avec ses lourdes pierres qui laissaient difficilement passer le moindre rayon de soleil, était l’endroit idéal pour retrouver un semblant de fraîcheur, du moins, dans les endroits les moins délabrés. Les Puissants eux même l’avaient choisis il y avait un moment comme leur quartier général, mais elle était toujours accessible à tous.
Il était donc là, dans un coin de la cathédrale, marchant en silence pour ne pas troubler les prières de ceux qui se réfugiaient dans la religion comme dans un havre de paix pouvant miraculeusement les libérer de tous leurs ennuis. Ils avaient sans doute raisons, même le jeune homme, malgré son implication dans cette guerre, était contre toute violence. Amusant paradoxe, n’est ce pas?
Il évoluait donc dans l’église, réfléchissant à leur situation, et repensant surtout à ses parents, comme toujours, à chaque fois qu’il pénétrait en ces lieux. Sa mère passait des heures, le dos voûté, à prier et espérer que son fils ne soit jamais dans cette guerre, et n’ai pas à la subir. Hélas, le hasard en avait voulu autrement.
Peut-être y avait-il toujours des traces de ses parents en ces lieux? Son père était très respecté par la communauté, il devait sans doute y avoir une trace de lui quelque part dans la salle des archives…
C’était donc la raison pour laquelle il y pénétra, au moment même où le prêtre adressait de dures paroles à une des Menissiors, Sunday, qui, malgré le fait qu’elle fasse partie de son camps, n’était que très peu connue.
Sans doute était-ce du à son éternel sens de la justice. Toujours était-il que, même face à un membre du clergé, Tobias se sentit obligé de répliquer, sans même vérifier que son arrivée avait été remarquée :
« Mettez vous en doute les capacités de ceux qui combattent pour votre survie, mon père? » Demanda-t-il, l’air mi-figue, mi-raisin.
Le prêtre connaissait aussi feu ses parents, tout comme il connaissait sans doute la plupart des habitants de Nohrastiliân