In this dark alley...[Gordon M.Price]

La nuit était tombée, drapant ainsi le désert de son manteau noir et scintillant d’étoiles. Seule les faibles rayons lunaires éclairaient la ville de sa clarté bienfaitrice, permettant ainsi à Norman de se situer dans les ténèbres qui l’entourait. De son pas lent et surannée, le jeune homme marchait sur le parvis bosselé et inégales de la rue. Quelques passants passaient encore à cette heure, mais sans plus. Les réverbères éclairaient la rue de sa lumière parcimonieuse, projetant ainsi sa silhouette effilé sur le par terre de la place. La rue disparate de gens ne préoccupait pas notre Menissiors. Seules ses pensées l’obnubilaient en ce moment. Un vent glacial vint le faire frissonner et il resserra sa veste contre son corps, espérant ainsi se protéger contre la froideur de cette nuit. Son regard bleu pâle daigna enfin prendre conscience qu’il n’était pas seul sur cette rue et que bon nombre de gens s’y trouvait eux aussi. Bientôt, il avait une certaine difficulté à se frayer un chemin parmi cette foule hétérogène. Quelques personnes s’étaient arrêter et ceux-ci regardaient un homme qui chantait et jouait de la musique avec sa guitare. Norman prit le temps de s’arrêter et sortit une pièce qu’il lança dans le pot où quelques unes se trouvaient déjà. Le chanteur de rue le gratifia d’un sourire et Norman en fit de même. Il continua son chemin et fit bien attention de ne pas bousculer les gens qui se trouvaient à côté de lui. Il regarda l’heure et soupira. Il aurait voulut être chez lui plus tôt, mais le temps était imparable alors il devra s’y faire. Ayant décidé d’aller plus vite, il tourna le coin de la rue pour emprunter la Naamon Alley. Ainsi, il rattrapera le temps perdu.

Norman s’arrêta un moment et regarda l’allée sombre et inquiétante que constituait cette ruelle. Il eu une certaine révulsion face à l’idée d’emprunter ce chemin, mais il n’avait pas le choix. Écrasant ce dissonant sentiment de crainte qui submergea son esprit, le Menissiors s’engouffra dans les ténèbres de la Naamon Alley. Un silence parfumait les lieux de son aura d’inquiétude et de tension, mais avec cette assurance inflexible qui l’habitait, Norman restait d’un calme impeccable. Seul le bruit soporifique d’une goûte d’eau tombant dans une flaque venait briser cet étrange silence. Le jeune homme marcha donc dans cette sinueuse et lugubre allée qui le mènera bientôt chez lui. Un volatile nocturne vint déchirer le silence de la place de son bruissement d’ailes, faisant presque sursauter le Menissiors. Voyant qu’il avait bêtement paniqué pour un simple oiseau, un léger sourire vint se fiché pour un instant sur les lèvres de Norman. Après quoi, il se détendit et continua son long chemin vers sa rassurante et chaude demeure. Il fourra ses mains dans ses poches pour ainsi les protéger contre cette froideur poignante. Les nuits dans un désert n’était jamais très chaude et il avait omni de prendre des vêtements plus chaud.

Tout à coup, une vision vint perturber la tranquillité de son esprit, le faisant vaciller légèrement vers le sol insalubre et poussiéreux de la ruelle. Il s’appuya contre le mur et prit sa tête entre ses mains. À chaque fois, ses visions lui procuraient une douleur atroce au crâne. Un homme était attaché à une chaise, les yeux exorbités par une peur que Norman pouvait ressentir dans chaque parcelle de son corps, son corps qui était maintenant secoué par d’incoercibles tremblements. Un autre homme tenait un tisonnier et avec un rire sardonique et glacial, il posa l’objet brûlant sur le cou de sa victime. L’homme sur la chaise hurla et le cri de Norman vint alors déchirer le calme parfait de cette nuit. La vision disparut et haletant, il reprit lentement ses esprits. Le visage défait par la douleur et par la haine, Norman fixa le parvis sale et parsemée de détritus de la ruelle. Il savait qui était l’homme qui tenait ce tisonnier et c’est pourquoi son regard devint terriblement glacial. Le problème, c’est que le Menissiors était terriblement impuissant face à cette situation, ce qui le confit dans une certaine colère. Néanmoins, il continua sa route.

Après maintes minutes, il remarqua qu’il parvenait bientôt à la fin de sa fastidieuse marche dans cette allée. Une vague de soulagement vint alors emporter cette colère qui lui avait pour un instant, taraudé l’intérieur. Il accéléra le pas et du revers de sa manche il essuya les quelques goutes de sueurs qui avaient perlé sur son front suite à cette insupportable vision. Soudain, il entendit des pas qui se dirigeaient vers lui. Ces sens se mirent aussitôt en alerte et se préparant à une éventuelle attaque, il se tourna et de son regard calculateur et pénétrant, il regarda la personne qui avait osé brimer sa quiétude du moment.

La nuit appartenait aux Gorgeônes, c'était un fait incontestable. Et Gordon ne déroguait pas à la règle. Si le jeune homme sortait aussi la journée, il appréciait souvent de venir au calme le soir arpenter les ruelles sordides ou même les grandes places, sachant pertinamment qu'elles seraient relativement désertes à cette heure de la soirée. Malgré tout, ce soir, les gens trainaient dans les rues, ce qui déplaisait fortement à Gordon, qui voulait passer un moment seul après sa journée.

Il avait enfilé sa veste éternelle noire, dont il relevait sans arrêt le col pour lutter contre le froid des nuits et parfois les regards indiscrets. Fourrant les pouces dans les poches de son jean, plaquant ses mains glacées contre ses cuisses, il avança jusqu'à Naamon Alley, où il savait que personne n'oserait s'aventurer tout seul.

Il s'appuya contre un mur, l'obscurité l'entourait et il se fondait ainsi dans le décor. Quiconque passerait par là ne pourrait le voir sans qu'il ne se montre, et ça tombait plutôt bien puisqu'il avait eu son lot de combat pour la journée. Il avait encore son genou qui lui faisait mal, à cause du combat contre les deux Horckiliôns de l'autre jour, et il avait du en affronter un autre aujourd'hui. Cette fois, l'adversaire avait été à sa taille et lui avait assené de profondes cicatrices, donc une particulièrement profonde sur la joue. La plaie ne saignait plus depuis quelques heures, mais n'avait cessé de suinter toute la journée. A bout d'un long moment, il était parvenu à abbatre son ennemi, lui assenant un violent coup de dague dans le flanc, et le jeune homme touché vint s'aggripper dans des barbelés, ruisselant de sang et désormais bel et bien mort. Gordon n'aimait pas spécialement les effusions de sang, il aimait les morts bien propres, mais quand il n'avait pas le choix... Il était ensuite rentré au tube, avait pansé ses blessures puis s'était retiré dormir dans son wagon, sachant qu'il comptait sortir le soir.

Il admirait désormais la lune, pleine et seule source de lumière qui venait légèrement taper sur la ruelle non loin de lui. Il connaissait ce satellite, cette compagne de la nuit qui bien souvent l'avait guidé dans des recoins abscurs et lui avait même permis de remporter de nombreuses batailles grâce à ses éclaircies. D'ailleurs, Gordon préférait largement la lune au soleil. Moins étouffante, moins brûlante et opressante, plus mystérieuse. Une vraie Lady.

L'oreille de Gordon perçut un léger bruit sur sa gauche et il tourna vivement la tête sans pour autant faire de bruit, sortant brusquement de ses pensées pour se focaliser sur l'intrus qui osait venir déranger sa rêverie. L'ombre avançait dans le noir, et passa bientôt dans la raie de lumière. Ecarquillant les yeux, Gordon se demandait s'il avait bien vu. Et ses yeux le trompaient rarement.

L'inconnu passa devant lui, et ça n'était même plus un inconnu désormais. Gordon savait très bien qui était cet homme dans ce lourd manteau noir qui ne craignait pas de passer cette allée sombre tout seul. Norman. Un Menissior dont il avait entendu parler depuis quelques jours et qu'il cherchait activement depuis. Forcément, comme avec Peter, quand il cherchait, que dalle, mais quand il voulait la paix, il tombait dessus. L'ironie du sort...

Il ne pouvait pas laisser passer une si belle occasion. Norman avait des visions, et Gordon était de plus en plus curieux vis-à-vis de son passé. Cinq ans qu'il vivait comme ça, refusant d'aller demander aux Menissiors la raison de son amnésie. Mais Norman était probablement la clef. Quand à savoir s'il accepterait de l'aider... Gordon n'avait pas peur de prendre un tel risque, s'il osait s'opposer à lui, il le traiterait comme n'importe quel ennemi, voilà tout.

Il suivit Johnson dans la ruelle, puis celui-ci s'arrêta et Gordon fit de même, à quelques mètres du Menissior, qui se retourna vers lui. Gordon sourit alors, ses yeux ne l'avaient effectivement pas trahis.

- Norman Johnson?

Il devait, pour être sûr, demander confirmation. De toute façon, c'était fait maintenant. Et puis, si les visions de Norman ne l'aidait pas, il saurait sans doute qui il était. Le Menissior sans pouvoir, enfin, anciennement. Gordon avait appris qu'il avait une certaine réputation à ce niveau-là, et sans doute Norman était-il au courant que depuis 5 ans, un des leurs avait disparu.

[bon je n'aime pas particulièrement mon poste mais je vais me reprendre à l'autre ^^]

Cette vision qu’il avait eu quelques secondes plus tôt lui procurait toujours ce lancinant mal de crâne, contrastant son visage en une douleur effusif. Il pouvait sentir les battements de son cœur dans ses tempes, ce qui l’agaçait quelque peu. Toutefois, il ne bronchait pas et supportait cette douleur qui ravageait son crâne. Bientôt, celle-ci se calmera, Norman le savait. À chaque fois, c’était ainsi et il ne voyait pas pourquoi il y aurait changement aujourd’hui. Il fallait simplement qu’il reste patient et qu’il ne démontre pas cette souffrance. Campé sur le sol, adoptant l’inflexibilité de la glace même, le jeune Menissiors regardait l’individu qui se dirigeait lentement vers lui. Il ne souhaitait pas de combat et fera tous pour éviter que cela se produise, mais s’il le fallait il n’hésiterait pas. Il avait éliminé beaucoup de Gorgeônes et il en ressentait encore un profond regret, puisqu’il détestait la violence, mais quand c’était pour sa survie, Norman avait la force de mettre de côté son pacifisme pour se défendre. Toutefois, l’homme en question ne semblait pas avoir de réaction hostile à son égard, mais il resta tout de même sur ses gardes. Il avait été victime de nombreux pièges et il avait justement baissé sa garde trop vite, ce qui aurait pu lui être fatal. Norman avait apprit de cette erreur alors il gardait toujours une certaine méfiance face à un inconnu. L’homme en question se planta alors devant lui et le Menissior le toisa un moment du regard, non pas avec froideur, mais avec un air distant, comme pour lui faire savoir qu’il ne cherchait pas la bagarre et qu’il n’ouvrait aucune hostilité entre eux. Le jeune homme n’exprimait pas cet air solaire qui lui était si habituel, ce qui aurait put en surprendre beaucoup et de le voire ainsi sérieux en aurait surpris une plus grande parti encore, mais Norman ne savait pas qui était cet homme et il avait un certain pressentiment que ce n’était peut-être pas un Mennisior.

Un sourire, pourtant aucunement tacite de mauvaises intentions à venir, se ficha sur les lèvres de son interlocuteur, ce qui le rassura un peu. Norman resta de marbre lorsque l’inconnu prononça son nom. Sans en éprouvé de la vantardise, il avait l’habitude qu’on le connaisse, mais à chaque fois cela le faisait tiquer d’agacement. De savoir que des gens qui lui était totalement inconnue le connaissait ne lui plaisait guère. Curieusement taciturne, il fixait ce jeune homme qui avait prononcé son nom. Seulement, cet air disparut lorsque le visage de l’homme de sa vision devenait plus clair et qu’il crut y discerner les traits de cet inconnu qui se trouvait devant lui. Une certaine confusion, toutefois peu discernable, peint alors le visage du Menissior. Peut-être avait-il la chance de le sauver de cette abominable torture qui l’attendait et si c’était le cas, Norman en éprouverait un soulagement énorme…mais cette vision pouvait tout aussi bien provenir du passé…Peut-être aussi que son esprit tentait désespérément de mette un vrai visage sur cette potentiel victime qui avait hanté ses songes, simplement pour lui procurer ce faible espoir qu’il pouvait encore tenter quelque chose pour la sauver. Cet écheveau de théories virevoltait follement dans son esprit et il mit fin à ce fouillis d’hypothèses qui ne faisait que compliqué les choses. Cette vision sera à déchiffrer plus tard et de toute façon, si c’était bel et bien cet inconnu qui était dans sa vision, la situation serait beaucoup trop fortuite, ce qui relevait presque de l’impossible. Pour le moment, il devait savoir ce que lui voulait ce jeune homme. D’une voix aux intonations soignées et teinté d’une certaine curiosité, Norman lui répondit:

-Oui, c’est bien moi…et vous-êtes?

Il attendait avidement la réponse et il espérait de tous cœur que les intentions de cet homme n’étaient pas belliqueuses. Malgré cette situation équivoque, Norman tentait de réprimer cette envie de se presser dans ses questions, simplement pour ne pas presser ou émoustiller son interlocuteur. Il savait que certain s’énervait facilement lorsqu’on se faisait trop curieux ou trop pressant avec eux et Norman voulait à tout prix éviter une fâcheuse bagarre, surtout que cette homme semblait légèrement blesser.

Une brise glacée et lancinante venait frôler le visage des deux hommes qui se fixaient à quelques mètres de distance, et Gordon n'appréciait pas tellement de sentir le vent froid qui venait réveiller sa plaie. Malgré tout, il resta impassible et ne montra rien de sa douleur, trop habitué à souffrir en temps normal pour se laisser aller à un geignement incontrôlé qui démontrerait sa faiblesse. Malgré tout, cet ennemi ne l'avait pas raté et l'entaille était bien marquée en plein milieu de sa joue, encore rouge du sang qui avait trop coulé toute l'après-midi et salopé ses baskets grisâtres.

Quelque chose chez Norman impressionnait beaucoup Gordon, ce calme qu'il dégageait. Il était vraiment tel qu'on le lui avait décrit. Des yeux d'un bleu clair qui démontrait clairement que ce mec là était un pacifiste pur, et visiblement même pas inquiet par l'intrusion de Gordon alors que certaines personnes lui auraient déjà quasiment sauté au cou. Gordon n'avait pas l'intention de se battre, ça tombait drôlement bien.

Les deux se dévisageaient, Johnson laissait un silence entre la question de Gordon et sa réponse. Malgré tout, l'impatience n'était pas un défaut qui concernait le jeune Gorgeône, qui attendit patiemment, toisant Norman pour essayer de voir un peu à qui il avait affaire. Il avait une bonne trentaine passée, un visage peu hostile et un air pénétrant. Visiblement quelqu'un de réfléchi et qui n'agissait pas particulièrement à l'instinct, sinon il l'aurait déjà attaqué par réaction de défense ou quelque chose comme ça.

Une fraction de seconde avant que Johnson n'ouvre la bouche, Gordon entendit la réponse qu'il allait lui fournir, une migraine fulgurante lui foudroyant les neurones l'instant d'après tandis que la voix du Ménissior, bien réelle cette fois, résonnait en écho dans sa tête. Les maux de tête et les déjà-vu étaient de plus en plus fréquents, et Gordon ne comprenait absolument pas ce qui se passait. Il ravala son agressivité, ça n'était sûrement pas le moment d'avoir ses pouvoirs hors de contrôle et sa rage extériorisée alors qu'il s'apprétait à faire une requête importante - et délicate. Il ne montra même pas la douleur qui lui vrillait le crâne et serra les dents, impassible, ayant maintenant enfin la confirmation qu'il avait trouvé la bonne personne. Et enfin, cette fois, il saurait si son nom disait quelque chose à un Ménissior.

- Gordon Price. Ca te dit quelque chose?

Gordon n'avait pas pour habitude de vouvoyer les gens, un ennemi ou un allié restant un être humain que Gordon tutoyait naturellement, peu importe son âge ou son rang.

Secrétement, le Gorgeône priait pour que Norman se souvienne de lui à l'époque où il était un Ménissior, il y avait de ça maintenant plus de 5 ans. De sa naissance à ses 17 ans soit disant, il avait été dans le camp des "gentils", pendant ce temps il avait forcément dû rencontrer des gens qui le reconnaîtraient... Pour le moment, aucun Ménissior ne semblait l'avoir reconnu, en même temps il avait dû changer, peut-être pas tellement physiquement, quoique... Mais cette lueur dans ses yeux. Il aviat dû se passer quelque chose. Toujours était-il qu'il venait de parler à Norman, de but en blanc, de lui dire son prénom et il espèrait secrètement qu'il lui rapellait quelque chose, même dans une vision ou quelque chose.

Malgré tout, Gordon masqua son attente derrière une attitude calme et raisonnablement imperturbable, son sourire s'était évanoui dès lors que la migraine avait pénétré son cerveau.

Tout comme Gordon, le Menissior ressentait cette légère brise qui lui, ne l’accaparait pas. Au contraire, de sentir sa tiédeur nullement acerbe sur son visage lui faisait grand bien. Toutefois, c’était ce silence qui commençait à agacé Norman et toujours il n’y avait que cette goute d’eau qui venait le briser lui donnant ainsi l’impression qu’elle faisait un vacarme presque assourdissant. Le mal de tête de Norman commençait à se calmer ce qui le soulageait. Même s’il restait impassible devant celle-ci, ses yeux quant à eux devaient hurler cette douleur, mais maintenant, ce mal semblait curieusement lointain. Le Menissior avait remarqué cette profonde entaille qui courait le long de la joue de son interlocuteur et avec logique il déduisit qu’il avait sans doute dut se battre. À cette pensée, il eu un étrange picotement sur la cicatrice qui se trouvait sur son cou, faite il y a déjà fort longtemps par un Gorgeône. Il n’avait alors que 16 ans lorsqu’il s’était battu pour la première fois et qu’on lui avait fait cette cicatrice. Il se souviendra toujours de cette peur qui s’était vicieusement grippé à lui lorsqu’il s’était trouvé devant cette homme à l’allure froide et violente. Il s’était alors sentit si petit et si impuissant qu’il s’était figé de terreur. Sa soif de curiosité lui avait causé beaucoup de problèmes dans sa jeunesse et c’est ce qui lui avait valut cette cicatrice. Mais aujourd’hui, Norman avait acquérit une plus grande assurance et il avait apprit à ses dépends qu’il ne fallait pas trop jouer avec le feu. Le Menissior se détendit, baissant ainsi peu à peu sa garde face à son interlocuteur. Gordon le dévisageait du regard, mais cela ne dérangeait aucunement Norman, puisqu’il avait l’habitude de le faire lui aussi. Tout à coup, le Menissior crut discerner une légère douleur peinte sur le visage du jeune homme, ce qui l’inquiéta un peu. Toutefois, l’inconnu tentait de la cacher, se parant d’un masque de quiétude simplement pour mieux dissimuler une quelconque souffrance, exactement comme le faisait Norman lorsque des visions venait assaillirent son esprit. Il avait envie de lui demander si tout allait bien, mais il se retint en se disant que sa question était quelque peu stupide vu que le visage du jeune homme ne témoignait pas vraiment de plénitude.

Un grincement lugubre se fit entendre, signe que le vent faisait balancer un insigne de commerce qui se trouvait non loin de là. Une brise glaciale vint faire virevolter en une dense aérienne les détritus qui jonchait le sol et souleva aussi la poussière qui s’était posé sur le parvis inégale de l’allée. Le Menessior se demandait bien ce que cet inconnu lui voulait, mais pourtant, plus il le regardait, plus ce visage lui disait quelque chose et il était maintenant presque sûr que c’était bel et bien lui la victime qui s’était trouvé dans sa vision. Norman se surprit à penser qu’il l’avait déjà peut-être croisé et qu’il émanait de lui quelque chose qui faisait qu’il n’était pas comme les autres Gorgeônes, ce qui le troublait beaucoup. Le fixant de son regard bleu et où une certaine incompréhension contenu mâtinait son regard, Norman se demandait pourquoi les traits de ce jeune homme ne lui étaient pas inconnus. Il avait vu de nombreux visage dans sa vie et peu avait réussit à se tailler une place parmi ses nombreux souvenirs, mais celui-ci semblait avoir réussit…Peut-être aussi qu’il confondait? Mais tout ceci n’était qu’élucubrations, ce qui ne faisait que le dérouter d’avantage.

Norman eu une légère réaction de surprise lorsqu’il entendit le nom de Gordon Price. Ce nom il l’avait déjà entendu, mais c’était il y a longtemps. Toujours étonnée qu’on est exhumer ce nom d’un passé qui lui semblait maintenant lointain, le Menissior eu un instant de pause. L’air détaché qu’il exprimait face à la curieuse tournure des évènements s’expliquait par cette confusion qui régnait maintenant dans son esprit et il baissa ses orbes pâles sur le parvis de l’allée. Gordon avait disparut et même qu’on le croyait mort et cette déclaration semait le doute en Norman. Était-il possible que le jeune homme qui se trouvait devant lui était bel et bien cet adolescent sans pouvoir qui avait été porté disparut il y a de cela 5 ans? Norman ne savait pas quoi penser, mais surtout il ne comprenait pas pourquoi Gordon l’avait approché comme cela, sans une once de violence. Mais alors, si tous ce que ce jeune homme disait étaient vrai, Norman comprenait maintenant pourquoi ce visage lui avait été si familier quelques minutes plus tôt. Norman avait déjà croisé ce Gordon…mais, s’il était maintenant dans le camp ennemi pourquoi venir l’aborder avec cette affabilité? Toutes ces questions se succédaient l’une à l’autre, donnant presque le tournis à Norman. Lui qui détestait tant les faits sans réponses, il rageait un peu de se trouver face à ces questions qui n’aboutissait qu’à un néant total de conclusions. Il releva son regard sérieux sur ce Gordon, mais d’une voix ou sa surprise et son incompréhension n’était point caché, il dit:

-Gordon?....oui ce nom m’est familier, mais…il a disparut, il y a de cela 5 ans.

Norman le détailla encore, se disant que se ne pouvait être possible, mais il avait les mêmes traits que cet adolescent turbulent qu’avait été Gordon. Seul cette lueur de mesquinerie, mais sans être mauvaise, ne brillait plus dans le regard foncé de Gordon. En effet, Norman pouvait y voire la froideur d’âme des Gorgeônes. Ainsi, si ce jeune homme était Gordon, l’ennemi avait fait de lui un de ces pions. Seulement, avait-il maintenant des pouvoirs? Norman se souviendra toujours de cette confusion et de cet étonnement qui avait régner au sein des Menissiors lorsqu’ils avaient sut que cet enfant n’était doté d’aucun pouvoir, ce qui ne s’était jamais vu auparavant. Pourtant, cela n’avait pas empêché qu’en grandissant, il avait démontré qu’il savait tout de même se débrouiller merveilleusement bien et que son dévouement pour le bien était tout aussi honorable que d’autre Menissior. Norman se rapprocha un peu plus de Gordon, mais resta à une distance respectable.

-Pourtant, tu as son visage.

Le froid aurait pu atteindre Gordon mais ça n'était pas le cas. Il n'était pas de ceux qui se plaignaient de la température glacée de la nuit ici, et il supportait bien le froid. Enfin, sauf quand un perfide cryokinésiste venait vous fouetter le corps d'une myriade de petits glaçons tranchants. En se remémorant ce souvenir, Gordon eut un très léger frisson qui parcourut sa colonne vertébrale, mais il se reprit rapidement. Ca n'était certainement pas le moment de se laisser aller à des souvenirs pénibles.

Gordon observait Norman, qui faisait de même. Les deux hommes semblaient chercher à se deviner, ce qui n'était pas franchement une chose si évidente que ça. Déjà, l'obscurité n'aidait pas vraiment et Gordon avait beau passer la plupart de ses nuits dehors, il n'était pas nyctalope. Ses yeux s'habituaient rapidement à l'obscurité mais il ne parvenait pas à distinguer vraiment les traits de Norman, ni mêem ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Pourtant, le Gorgeône aimait par-dessus épier les gens et était devenu un maître dans l'art de cerner les personnes sans même qu'elles ne le sachent. Et visiblement, Johnson semblait quand à lui très perspicace aussi.

Malgré tout, Gordon n'eut pas besoin de vision nocturne pour se rendre compte que Norman avait eu un mouvement de surprise quand il avait prononcé son nom. Un sourire en coin vint barrer son visage, tirant un peu sa cicatrice sans même la rouvrir. Norman savait qui il avait en face de lui, sinon il n'aurait pas manifesté un étonnement pareil. Cet homme savait contrôler visiblement ses émotions, Gordon se retrouvait légèrement en lui et s'il était étonné, c'était pour une bonne raison. Un battement d'espoir retentit dans son coeur et il avait envie de lui poser une foule de question, mais il resta fidèle à lui même et se tut, attendant que Norman ouvre la bouche et priant silencieusement pour qu'un secon déjà-vu ne se produise pas.

*Gagné...*

Gordon ferma les yeux une fraction de seconde plus longtemps que d'habitude, appréciant silencieusement cette sensation de chaleur qui remontait de ses pieds à sa tête, lui arrachant un sourire sincère et optimiste pour une fois. Néanmoins, il ne tarda pas à effaçer toute trace de gentillesse de son visage, retrouvant finalement une expression neutre et rouvrant les yeux à la lueur glacée.

Alors, il avait vraimen disparu et personne ne l'avait cherché. C'était étrange quand même, en 5 ans il n'avait pas du tellement changer physiquement. Sûrement bien grandi, la cicatrice était apparue visiblement et c'était sans doute son regard qui avait du être transformé. Mais qu'est-ce qu'il y pouvait? Il s'était retrouvé dans la rue, première de la longue série de ses humiliations publiques, à moitié nu et le corps totalement meurtri. Comment était-il passé de Menissior à ça? Il ne comprenait vraiment pas.

Norman avança vers lui et en temps normal, Gordon aurait eu tendance à reculer légèrement, non pas par crainte, mais par prudence. Le Menissior eut la présence d'esprit de s'arrêter à bonne distance et Gordon continua à le regarder tandis qu'il le fixait, réalisant qu'il le reconnaissait bel et bien.

- Ca n'est pas parce qu'il a disparu qu'il est mort...

Quoique... Il avait bien fait de parler à la troisième personne, ce Gordon là n'avait plus aucune place en lui, en fait ce Gordon là était bel et bien mort mais si Gordon commençait à embrouiller Norman, il ne pourrait rien en tirer et ça aurait été peine perdue.

Gordon avança vers Johnson et lui attrapa le poignet, maintenant bien proche de lui. Norman avait quelques centimètres de moins que lui mais Gordon ne parvenait pas à se sentir supérieur à lui, parce qu'il n'avait pas envie qu'il y ait une rivalité. Ce geste n'avait rien d'agressif, au contraire, c'était plutôt un appel à l'aide silencieux qu'autre chose.

- J'étais des tiens. Pourquoi est-ce que j'ai fini dans une rue, les vetêments en lambeaux et la mémoire remise à zéro?

Sa voix était calme, imperturbable bien qu'à l'intérieur, ça grondait dur. Il voulait des réponses, et tout de suite, il en avait drôlement besoin.

- Vous êtes pas censés être des gentils dis-moi?

Il ne put s'empêcher de marquer cette amère ironie, sa voix tremblant légèrement de rage sur cette unique phrase avant qu'il ne se reprenne. Evidemment qu'il leur en voulait. Il n'avait pas voulu être comme ça, être Gorgeône. Ca n'avait rien d'un choix, il avait été forcé. Et il les détestait pour ça, la colère montait plus facilement lors des combats. Enfin, dans un sens, il ne savait pas trop. Il était un peu paumé ces temps-ci...

Une certaine confusion régnait dans la tête de notre Menissior, puisqu’il ne saisissait pas le fait que ce Gordon ressurgit soudainement du passé. Sa disparition lui avait été vaguement dite et lorsqu’il avait essayé de savoir un peu plus, ont l’avait bêtement laissé sur sa faim. Norman détestait qu’on lui cache des choses et c’est ce que ses supérieurs ont fait envers lui. Ainsi c’était eux qui l’avait abandonné et non lui qui s’était envolé. Norman ne comprenait pas comment un Menissior pouvait faire une telle chose. La colère de Gordon était palpable et il pouvait la ressentir dans toutes les fibres de son corps. Toutefois, Norman comprenait Gordon, puisqu’il aurait lui-même été blessé et outré qu’on le laisse ainsi seul. Il aurait été le premier à aller chercher des réponses à ses questions, ce qui était naturel, mais à lui? Norman ne savait pas comment l’aider. Certes, il avait le pouvoir de lire quelques fragments du passé, du présent et du futur, mais ces visions ne venaient pas sur commande et il se devait de les déchiffrer de les comprendre et c’était cela qui était dur. Nombreuses fois ses visions n’avaient put l’aider et lui avaient fournit de bien maigres réponses. À chaque fois que cela se produisait, une certaine rage contenue bouillait en lui puisqu’il n’arrivait pas à trouver des réponses exactes et Norman déteste rester dans le doute. En effet, de ne pas savoir est comme une torture pour lui, car ça l’obnubile tant qu’il n’arrive pas à trouver. Il regarda Gordon et le Menissior pouvait lire dans son regard toute cette avidité à savoir ce qui s’était réellement passé et de pouvoir enfin avoir une réponse après toutes ses années d’attente et d’incertitude. Comme Norman détestait être ainsi impuissant face à une situation! Mais il ne pouvait pas lui mentir en lui disant qu’il pourrait lui répondre, ce serait cruel. Bien entendue, il pourrait en parler aux sages, peut-être voudront-ils l’éclairer d’avantage, mais il le savait des soupçons s’éveilleront inévitablement à son égard et ce n’est absolument pas ce qu’il voulait. Gordon était maintenant un ennemi et son triste passée était maintenant de l’histoire ancienne. Le jeune homme avait choisit sa voie, contre son gré certes, mais Norman pourrait-il supporter de laisser cet ancien Menissior sans aide? Il se connaissait trop bien pour savoir que son âme généreuse ne pourrait le supporter s’il venait à faire ce choix immonde.

Le Menissior remarqua ce sourire que Gordon arbora après qu’il lui est dit qu’il le connaissait. Norman se disait que ce sourire faisait montre du soulagement que Gordon devait ressentir en ce moment. Le Menissior était dans un affreux dilemme qui lui était plus qu’insoutenable pour son cerveau. Il était déchiré entre cette envie prenante d’aider cette pauvre âme en quête de question et sa loyauté envers les siens. Mais n’était-il pas Menissior avant d’être abandonner? Norman se dit que le jeune homme qui se trouvait devant lui méritait qu’on l’aide parce qu’il ne pouvait pas imaginer être lui-même sans passé. Pour Norman, s’était comme si on perdait une partie de sois même, car le passé est une chose importante pour pouvoir se situé et trouver les points de repère nécessaire. Il posa son regard pâle et confus sur Gordon. Oui, il fallait qu’il l’aide, il fallait qu’ils trouvent ensemble les pièces manquantes de son passé. Toutefois, tous ceci devra être secret, il ne fallait pas que ses chefs viennent à savoir qu’il les avait trahis, ce serais une bévue stupide. Et pour Gordon? Si ses chefs venaient aussi à savoir, leur courroux sera tout aussi terrible. Norman se dit que c’était un risque à prendre et puis, lui-même pourra en savoir plus sur cette histoire qui avait piqué sa curiosité il y a déjà quelques années. Aussi, c’était Gordon qui le lui avait demandé et en bon homme qu’il était, Norman lui tendait la main pour l’aider. Par contre, il ne pouvait rien garantir, ces visions n’étaient jamais claires et l’histoire de Gordon était toujours restée sous silence. Personne n’avait voulut fournir des explications concrètes à Norman et il doutait qu’aujourd’hui, des gens acceptent d’avoir l’ouverture d’esprit de les aider. Alors, il n’y avait plus que les visions de Norman, leur seul secours. Soudain, Gordon empoigna le bras de Norman, non avec brusquerie, mais cela surprit et fit sursauter un peu le Menissior. Gordon planta son regard foncé et inquisiteur dans celui de Norman et celui-ci ne broncha pas et ne détourna pas le regard.

-Je ne sais pas Gordon…Cette histoire m’a toujours été vague. On m’a caché les faits et je n’ai pas tenté d’en savoir plus…je croyais que tu étais disparut pour de bon. Sa voix avait été terriblement douce et calme et le Menissior finit par reprendre dans le même ton. Toutefois….je ne peux pas te laisser ainsi. Tu étais Menissior alors tu as droit à des réponses…peut-être pourrais-je t’aider, mais je ne peux rien te garantir parce que je me mets dans une position délicate en t’offrant mon aide, mais surtout, mes visions ne sont pas très clairs et je ne maîtrise pas encore parfaitement mon pouvoir.

Il soutint le regard de Gordon, mais tout en ce regard montrait qu’il n’abandonnerait pas le jeune homme à son sort. Norman n’était pas quelqu’un d’assez méchant pour lui faire un telle chose.

[Je suis très sincèrement désolée de ce retard! J'avais complètement oublié le post, excuse-moi!]

Gordon ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait. Des réponses? Y'en avait-il vraiment? En tout cas, si des Ménissiors avaient des réponses, il doutait très franchement que Norman fasse partie de ceux-là, ou alors il cachait très bien son jeu. Et puis, il n'avait pas pour réputation de faire partie de la mafia très select des gentiiils bienfaiteurs qui élaboraient des coups foireux dans lesquels de braves innocents se retrouvaient lâchement abandonnés à leur triste sort dans une artère sordide de la ville, et qui auraient pu se faire massacrer en un rien de deux s'ils n'avait pas eu un pouvoir, sous-estimés par les puissants puissants qu'eux. Oh, merci la... famille, c'était comme ça qu'ils se considéraient? Oh oui, les Ménissiors étaient comme une grande famille, où les parents se chargeaient de l'éducation des petits. Et pour ceux qui n'avaient pas de griffes ou qui étaient un tant soit peu différents... au débarras! Même si Gordon n'avait pas les détails, il n'était quand même pas stupide et se doutait bien que son abandon était lié à son pouvoir qui était autrefois bien enfoui au fond de lui-même. Finalement, ils n'étaient pas si loin que ça des nazis les chefs des "gentils"!

En tout cas, les Ménissiors avaient tous un point commun: ils étaient naïfs et un peu cons sur les bords. Le laïus de Norman était oh combien gentil, et émouvant si on était adepte des romans de gare et de tout ce qui dégoulinait de bons sentiments. Enfin, ça arrangeait bien Gordon: il allait l'aider. Mais dans un sens, en voyant combien les Ménissiors pouvaient être influençable, il se félicita mentalement d'être aussi endurci et sans coeur. Lui, pas moyen de l'entourlouper comme ça. N'importe qui pouvait venir le voir pour lui demander de l'aide, il lui rigolerait à la figure et lui cracherait sur les chaussures avant de se tailler en vitesse. Il n'aiderait personne, égoïste comme il était. Sauf peut-être quelques Gorgeônes en grosse difficultés, et encore. Mais bon, Norman était une brave bête qui lui garantissait de faire son possible, et Gordon ne pouvait lui en être que reconnaissant. Il n'allait pas le bouffer non plus.

Il lâcha alors son poignet et glissa sa main dans sa poche, souffla un léger filet d'air froid en baissant la tête.

- D'accord...

En tout cas, la loyauté des Ménissiors étaient un de leurs points forts. Quand l'un des leurs - en général - était dans une sale position, il y en avait toujours pour venir l'aider. L'hydre de Lerne: coupez une tête, il en repoussera trois. Enfin, l'Hydre commençait à fatiguer en ce moment. Les Gorgeônes coupaient trop de têtes pour qu'ils parviennent à s'en sortir. Voilà ce qu'il fallait faire: les prendre de vitesse. Et là, la loyauté s'exprimait aussi chez Norman, qui croyait stupideemnt que Gordon avait encore une once de bien en lui. C'était faux. Gordon ne croyait plus en rien, ni au mal et ni au bien, ni à l'amour et à Dieu, ni même à la vie. Il croyait juste à l'existence et à l'instinct de survie, point. Mais il fallait faire croire à Norman ce qu'il voulait voir, pour qu'il continue à faire le brave toutou.

- Te fais pas gauler par tes supérieurs, ça risque de retomber aux oreilles de Joshua et je suis mort. Toi aussi alors... Discrétion totale.

Mais bon, ça coulait de source. Ce que craignait juste Gordon, ca serait que Norman, en l'aidant, ne cherche à lui faire regagner le bon côté. Lui dire "Regarde, ça n'est pas notre faute, reviens" Alors là, il pouvait toujours courir. Même une révélation des plus bouleversantes ne parviendrait pas à lui faire changer d'avis sur ce qu'il était et ce qu'il défendait, c'est à dire rien. Être un Ménissior, ça voulait dire croire au bien. Ca n'était pas son cas. Être un Gorgeône, ça voulait dire tuer sans état d'âme. Pas besoin d'adhérer à une idéologie. Il était bien dans ce cas-là.

- Tu sais, à propos des visions...

Voilà aussi pourquoi il avait choisi Norman. Parce qu'il pouvait l'aider à en savoir plus sur son passé, mais son présent aussi pourquoi pas. En effet, il n'y avait que lui au courant, mais depuis quelques mois, il avait ses impressions de déjà-vu, ces visions qui étaient courtes, mais douloureuses. Il parvenait toujours à prévoir les évenements quelques secondes avant, puis migraines affreuses. Il devait comprendre ce que c'était, le maîtriser, savoir pourquoi il développait ça. Ca n'avait strictement rien à voir avec la télékinésie et à sa connaissance, personne ne pouvait avoir deux pouvoirs sans lien.

Sachant qu'il prenait un risque en en parlant à un ennemi, il se jeta quand même à l'eau. Norman n'en parlerait pas, s'il le faisait, il se trahissait. Il pouvait donc y aller.

- Est-ce, quand tu vois le futur ... ca se résume à quelques secondes plus tard et ... s'ensuit une forte douleur à ce niveau-là?

Il releva les yeux vers lui et posa sa main au niveau de son front, juste au-dessus de ses sourcils. Assez bizarre comme endroit pour avoir une migraine...

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